(Ci-après désigné par la formule “coussin nonos”, parce qu’il a un peu la forme d’un os.)
Aujourd’hui, je vous propose un tutoriel. Mais pas n’importe lequel, non. Un tutoriel dont le savoir-faire et la technique saurons vous expliquer les arcanes de l’art ancestr- oui bon, on va faire un coussin. Un coussin pour soutenir votre frêle cou, ou celui de vos proches. Attention : son utilisation peut provoquer une forme d’addiction ! Personnellement je m’en sers pour lire et mieux m’installer pour dormir sur le côté, et les gens autour de moi l’ont adopté pour différentes raisons (bien se caler pour dormir en position semi-assise, par exemple). Bref, n’hésitez pas à en faire et contaminer les gens autour de vous ! Il y aura également une section sur la couture invisible, que je vais tenter d’expliquer selon mes mots (mais il y a des tutos bien plus clairs et faciles à suivre, clairement !).
1 : Le matériel
Tout d’abord, nous allons rassembler les fournitures nécessaires : environ 1m² de tissu, 500gr de rembourrage polyester (recyclé c’est mieux), 2 lanières de coton sergé d’environ 30cm, un cobaye (ça peut être vous-même).
Pour le tissu, j’utilise de l’éponge bambou, dont j’utilise le côté doux pour… La douceur, au risque de surprendre. J’aime ce tissu parce que, malgré son aspect minky/velours, il peut être utilisé été comme hiver, est bien plus agréable que du synthétique, et est d’un entretien facile. L’ensemble passe en machine à 40°, quand vous en ressentez le besoin. Bien sûr, vous pouvez le mettre dans une housse pour le protéger.
Vous pouvez choisir un autre tissu, mais idéalement il faudra un tissu bien solide et épais adapté aux coussins (il va être trituré, torturé, tourné dans tous les sens…). Du jean (non extensible), des tissus en coton du rayon “décoration”, ce genre de chose.
Il faudra également du fil, une machine à coudre (ou des mains et une patience infinie), un moyen de marquer le tissu (j’utilise une roulette à craie), des ciseaux, une aiguille pour la couture finale.
Et enfin, important, le patron : à télécharger ci-dessous :
Il faut l’imprimer quatre fois, et assembler les 4 éléments comme montré sur le petit dessin, ou sur cette photo.
Vous pouvez également l’imprimer une seule fois et tracer en déplaçant le patron mais c’est un peu… chiant.
2 : Préparation
Il faut découper le patron (hin hin hin) (oups) 3 fois dans le tissu de notre choix. Le coussin n’est pas plat mais en super 3D (dolby surround), nous aurons donc besoin de 3 morceaux, comme ceci.
Si vous avez choisi un tissu peluche, c’est le moment idéal pour réaliser que vous êtes également recouvert·e de peluches ! Un grand moment de plaisir. Gardez-les jusqu’à la fin, il faut accepter votre destin tant que les coutures ne sont pas terminées.
3 : Au travail ! Assemblage
Bon, on a bien rigolé, les choses sérieuses commencent. C’est très facile à faire, mais il faut bien suivre les étapes sans quoi on risque de perdre beaucoup de temps à causes d’erreurs tragiques.
Pour commencer, nous allons prendre deux (2) des trois morceaux de tissu. Le troisième peut se trouver une activité tout seul en attendant qu’on ait besoin de lui.
Ces deux morceaux de tissu vont être disposé endroit contre endroit, l’envers est donc visible pour le moment. Une fois qu’ils sont bien installés, on va marquer le milieu des deux petits côté avec une épingle (ou ce que vous voulez). C’est très important de marquer le milieu, ça sera un point sensible tout au long du montage.
Ensuite, normalement, votre champ de vision va être obstrué par un chat.
Une fois l’envahisseur repoussé, vous allez pouvoir coudre LA MOITIÉ de votre assemblage. Une seule grande longueur, en s’arrêtant bien au niveau des épingles et sans oublier quelques points arrières à chaque fois, pour bien solidifier le début et la fin de la couture.
Nous allons maintenant replier la partie du dessus à moitié, pour ne voir que la face du tissu sur les deux éléments. Et une fois que c’est fait, on récupère le troisième morceau, mis de côté au début. Enfin, si il veut bien et qu’il n’est pas trop vexé.
Il faut mettre le troisième morceau sur ceux déjà assemblés, comme si c’était la même étape qu’au début : endroit contre endroit, envers visible.
Là, c’est au choix de chacun·e : personnellement j’aime mieux fixer la lanière maintenant, pour ne pas risquer d’oublier, mais vous pouvez préférer la mettre en place après avoir épinglé les différentes surface. Ou alors, vous pouvez juger ça inutile (mais les différents retours sont toujours positifs donc comme vous voulez ! C’est pratique pour réinstaller le coussin, je trouve).
Donc si on suit ma façon de faire, on prend une des lanières, qu’on plie en deux. On repousse un peu le tissu du dessus, et on place la lanière comme sur la photo : les bords de la lanière contre le bord du tissu, et la lanière à moitié sur chaque surface des tissus déjà assemblés. C’est pas facile à expliquer, mais c’est comme sur la photo ci-dessous :
Une fois que c’est bien placé, on rabat la surface de tissu non encore cousue par dessus, et on fixe tout ça comme on peut (épingle, pince, ce qui vous est le plus pratique). Bien sûr, on reproduit le procédé sur l’autre petit côté.
Ensuite, on va coudre ensemble la moitié de deux surface, comme au début. Pour ça, on va coudre la moitié qui n’a actuellement que deux épaisseurs, pas celle qui en a pour l’instant 4. Dans l’idée encore une fois de commencer par ce qu’on pourrait oublier par la suite, on va faire la couture qui aura une ouverture (pour pouvoir retourner puis rembourrer le coussin). Pour ce faire, on va marquer le long côté qui va être cousu par 2 épingles (ou autre), si possible d’une couleur différente pour ne pas risquer de les dépasser par inadvertance. Attention : l’ouverture doit être assez grande pour faire passez votre mains, sinon ça sera pénible pour rembourrer. Et puis il faut aussi pouvoir retourner le coussin par là, autant se garder de la marge pour ne pas forcer sur les coutures !
Je commence la couture sur une lanière. Pour ça, je vais me caler très précisément à la limite entre les 2 et les 4 épaisseurs, le plus près possible de la ligne de pliure de l’épaisseur de tissu qui est actuellement “sandwichée” entre les autres. Là encore, on n’oublie pas les points arrières pour bien renforcer le départ ! Et idéalement, on ne retire pas la fixation, car on va y revenir. Mais sinon c’est pas très grave, la lanière sera à demi fixée.
En arrivant vers notre zone marquée pour la laisser ouverte, on s’arrête et, de nouveau, des points arrière. Cette couture sera un peu maltraitée pendant le rembourrage, il faut bien penser à l’arrêter solidement !
On répète le procédé sur l’autre partie de cette couture, après l’ouverture.
Une fois que c’est fait, on peut considérer que le plus dur est derrière nous ! Normalement, notre travail ressemble à ça, vu de profil :
Et vu de dessus, avec les deux épaisseurs encore non cousues :
Je pense que vous avez compris le principe maintenant : on va faire la troisième couture en joignant les deux morceaux de tissu qui ne sont encore qu’à moitié cousus. Pour ce faire, même méthode que précédemment : on installe notre assemblage pour n’avoir que les 2 épaisseurs non cousues devant nous, on épingle, on coud à partir de l’emplacement d’une lanière (qui sera ainsi entièrement fixée) en démarrant au plus prêt de la ligne de pliure, et on va cette fois-ci jusqu’à l’autre sans ménager d’ouverture. Nous avons maintenant quelque chose qui ressemble à ça :
Maintenant, on retourne notre coussin comme une chaussette, grâce au trou laissé précédemment ! Et là, on va commencer à rembourrer. Lancez donc une petite vidéo sur Youtube d’environ 20 minutes ou regardez votre streameuse préférée, le temps passera plus vite.
Je commence à rembourrer les “pointes”, je trouve ça plus simple. Une fois qu’elles sont bien tassées, je continue à partir de là. L’astuce c’est de remplir jusqu’à ce que ça semble suffisant, et ensuite d’en rajouter. On veux un coussin bien ferme, il finira forcément par se tasser un peu. Pour éviter d’avoir une galette au bout de 3 semaines, on ne lésine pas sur le rembourrage ! Attention !
4 : Couture magique, ho oui !
Mes photos sont toutes pourrites, alors je vous conseille encore une fois de regarder un autre tuto sur le point invisible en parallèle, ou avant, ou après le mien. J’ai essayé de mobiliser ces longues années de pratique et d’expérience tousse tousse pour vous aider à accomplir ce miracle de la technologie moderne (environ 18 000 ans AEC pour l’aiguille).
Tout d’abord, je fais un gros nœud au bout du fil (doublé, c’est mieux ! Enfin sauf si vous le faites au fil de pêche ou à la corde 8 torons, là on peut se permettre d’éviter) (mais je suis pas -sure- de recommander ce type de matériel).
Ensuite, si on regarde dans l’ouverture, on voit que le tissu fait naturellement un ourlet. On va l’ajuster pour qu’il fasse notre marge de couture (donc ici environ 1,5cm) et si besoin, le fixer avec des épingles. Je ne le fais pas parce que j’ai l’habitude, mais si ça vous rassure il faut le faire !
Ensuite, je passe mon aiguille à l’intérieur du coussin pour le ressortir juste avant l’ouverture, d’un des côtés. Bon, pour être précise je la passe dans l’ourlet de sorte de traverser une seule épaisseur de tissu, mais j’ai du mal à expliquer ça donc faites comme vous pouvez, voilà.
A partir de ce premier point de sortie, j’aligne l’aiguille avec ce point et perpendiculairement à l’ouverture pour estimer le début du prochain point.
Je pique donc mon aiguille à l’endroit repéré, le plus près possible sur la pliure du petit “ourlet” (le premier point sera même carrément dans la couture existante), et je fais un point d’environ 3mm le long de cette pliure (mais bon, c’est personnel et ça dépend du tissu, l’important c’est qu’ils soient le plus régulier possible) (et sur du tissu peluche on s’en fiche, parce que ça ne se voit pas, hé hé). Bon, avec ce tissu c’est pas évident de bien comprendre les photos, c’est pour ça que je vous conseille de regarder d’autres sources si ça vous semble peu clair (malgré mes talents pédagogiques évidents).
Ensuite on prépare le point suivant de la même façon : on place son aiguille perpendiculairement à la couture pour voir où le prochain point commence, et on fait un point sensiblement de la même taille que le précédent sur/dans la pliure.
Et on continue comme ça, sans encombre. Enfin sauf si vous n’avez pas fixé votre “ourlet”, comme moi, et que tout se défait. Dans ce cas rien de dramatique, il suffit de piquer en tenant compte de la marge de 1,5cm ! (Bon, je vais comme si c’était un accident mais en fait c’est surtout pour en parler parce que j’aime bien couvrir un maximum de cas possibles, voilà. Jouez le jeu, merci.)
Vous pouvez continuer comme ça à faire des zig-zag pendant un moment, mais je vous conseille tout de même de tirer régulièrement votre fil. On ne peux pas forcément se permettre le ziiip parfait, comme on peut le voir ici :
Ou également sur mon Twitter, où je suis super intéressante et pertinente et vous devriez clairement me suivre, sans quoi il manquera quelque chose à votre vie. En toute modestie.
Pour finir, je fais toujours 2 points dans la couture déjà existante et hop, petit nœud de votre choix. Ce qui donne, en résumé :
4 : C’est fini ! Bravo !
VOUALA ! Vous possédez maintenant un très bel objet qui attirera sans nul doute la convoitise de vos amis et voisins.
J’espère que ce tutoriel vous aura amusé et/ou aidé. Si vous avez des questions, n’hésitez-pas ! J’ai conscience de ne pas être une prof-née, et que j’ai souvent du mal à trouver les mots pour expliquer clairement des concepts simples. Donc si j’ai oublié quelque chose ou si vous avez un doute, je ferais de mon mieux pour éclaircir tout ça !