Lecture : “Futurs conditionnels”

Il y a longtemps que je ne parle plus ici de mes lectures, mais j’avais envie de faire une exception suite à une belle découverte qui mérite d’être partagée.


Curieuse de découvrir l’(un des) univers de Khalysta Farall, j’ai décidé de commencer par ce recueil. Concrètement, c’est quoi Futurs conditionnels ?

Plusieurs nouvelles de SF plus ou moins proches de nous (au niveau temporel ou technologique), dont le thème principal est l’impact que la technologie peut avoir sur nos vies. Chacune est indépendante, mais il y a parfois des liens entre elles (sous forme d’anecdotes dans le récit, par exemple).

Est-ce que c’est bien ? Mais oui, absolument !

Ce que j’ai tout de suite apprécié, c’est la diversité des personnages qui tranche avec la SF (et j’oserais dire la littérature en générale…) qu’on a l’habitude de lire. Dans des contextes pas toujours très joyeux, c’est au moins agréable d’imaginer un monde où les différences de couleurs, de genre ou de préférences sexuelles n’auraient aucune importance. Tout le monde est (mal)traité de la même façon ! Et je ne parle pas de personnages tokens, mais vraiment de toutes catégories de rôles, à commencer par celui de principal protagoniste.

Et ici, pas de « sa combinaison de latex moulait parfaitement ses formes rebondies qui s’agitaient sous l’œil concupiscent de Bob-Michel ». C’était évident, mais c’est toujours bien de le préciser.

Les histoires sont toutes très différentes, certaines plus subtiles que d’autres. Attention, le manque de subtilité, quand il est présent, est voulu ! Je pense par exemple à « Suzanne C » dont la conclusion m’a fait sourire. Il y aura des IA, des créatures d’ailleurs, des objets mystérieux et beaucoup d’exploitation des classes « inférieures ». Ce dernier point n’étant pas de la SF, quoi que certain·e·s puissent en dire.

« Comme quoi, tout le monde est égal devant la gerbe. »

Lena – Le monolithe

On ne s’ennuie pas une seule seconde grâce à une grande qualité d’écriture qui s’allie à d’excellentes idées. L’autrice ne s’écoute pas parler (enfin, écrire) pendant des heures, il n’y a pas d’étalage superflu de formules inutilement alambiquées sur ces pages et des pages, tout d’abord parce que ce sont des nouvelles, donc on s’attend à une certaine concision, mais aussi parce que l’écriture est dynamique et accessible. Là encore, c’est étrange à dire mais accessible n’est pas un vilain mot, bien au contraire ! Je pense que ça demande du talent de proposer des récits intellectuellement stimulants qui puissent être lus par tous·tes ou presque.

Pour finir, le livre, dans sa version papier, est superbement illustré par Sylvain Duru. Chaque page de titre est un régal pour les yeux et introduit avec élégance le texte qui va suivre.

Il y aurait sans doute encore beaucoup de choses à dire, mais j’aurais trop peur de spoiler des nouvelles. J’espère que cette micro-critique vous aura cependant donné envie de découvrir cette autrice qui, comme beaucoup d’autres hélas, n’a pas l’audience qu’elle mérite. Pour ma part, je vais maintenant me jeter sur le reste de ses textes dès que possible.

Toutes les infos sur le livre :
Futurs conditionnels – sur le site de Khalysta Farall

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